Le VVF à Groix, c’est du passé. Il faudra l’appeler Joker.

Ne l’appelez plus VVF. A Groix, si les habitations de vacances reconnaissables entre mille demeurent, le nom du village de vacances changera. En effet, après quarante ans de gestion par l’association Village Vacances Famille (VVF), le conseil municipal du 2 février dernier a confié les clés du domaine à la société lorientaise Joker spécialisées dans l’hôtellerie haut de gamme et la restauration pour les quarante années à venir. Le vote a été acquis à la majorité par 16 voix contre 3, celles de l’opposition qui a voté en faveur du projet de reprise par le VVF. Pourquoi avons-nous, élus de l’opposition, voté ainsi ? Explications.

A l’issue d’un appel à projets lancé il y a presque un an, deux candidats restaient en lice, le groupe breton Joker (entre autres propriétaire du Mercure de Lorient et de quelques restaurants dans la ville) et VVF, candidat à sa succession. Pour la commune, le choix du repreneur de la gestion du site est crucial. Elle est propriétaire du site sur lequel la quarantaine d’hébergements sont construits et entend bien le rester dans le but d’avoir un droit de regard sur le développement tout en préservant son patrimoine situé dans un lieu exceptionnel. Ensuite, tirant les leçons des années passées qui ont vu le village se dégrader par manque d’entretien, les élus unanimes ont souhaité que le lieu redevienne un phare du développement touristique de l’île par son dynamisme capable de générer de retombées économiques sur l’île. Enfin, le repreneur devait s’engager à maintenir l’accessibilité de ce type de vacances à tous. Bref, pas question de transformer ce site exceptionnel en un ghetto de touristes aisés.

La séduction, la carte maîtresse de Joker

Chacune des offres proposées par les deux finalistes de l’appel à manifestation d’intérêt a répondu au cahier des charges. Avec cependant un léger avantage en matière d’expérience de gestion de ce type de village de vacances pour VVF. A l’inverse, Joker s’en sortait mieux au chapitre du loyer promis à la commune avec l’équivalent de 50.000 euros versés par an contre 20.000 euros seulement promis par VVF. Quant à l’inscription du projet dans le respect de l’environnement et sa durabilité, chacun faisait assaut de promesses, l’expérience en la matière de VVF plaidant pour une plus grande crédibilité que le groupe Joker spécialisé dans l’hôtellerie et la restauration.

Les deux propositions se valaient-elles pour autant ? Aura-t-il suffi d’une meilleure présentation à l’oral de l’un par rapport à l’autre pour faire pencher la balance ? Pour la majorité le dynamisme et la jeunesse affichés par les patrons du groupe Joker lors de leur audition ont déterminé leur choix. Il est vrai que la prestation des dirigeants de VVF venus en personne défendre leur projet a été décevante dans la forme: ils affichaient le sérieux de patrons de l’économie sociale et l’austérité aussi, peu séduisante, au premier abord en tout cas.

Mais sur le fond, les dirigeants de VVF sont venus avec une proposition qui a motivé notre choix de voter pour eux. Prenant acte du souhait de la commune de garder un œil sur le devenir du projet, les patrons du VVF ont proposé qu’elle entre au capital d’une structure créée pour l’exploitation du site sous forme d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Le capital aurait été apporté par VVF, la Caisse des dépôts, la commune et d’autres investisseurs parties prenantes possibles tels l’Agglo ou le département. Le principe d’une coopérative étant celui d’un actionnaire égal à une voix, quel que soit le montant de son investissement, la commune aurait disposé d’une voix égale à celle des autres. L’avantage pour la commune aurait été d’être impliquée dans la gestion pour mieux peser au long cours sur le développement du projet, sans toutefois être contrainte de mobiliser des ressources humaines importantes. Un partenariat équilibré entre la commune et un acteur important du tourisme, un sacré avantage compte tenu de la durée du bail. Ç’eut été un service rendu aux municipalités futures. En outre, cette structure offrait comme autre avantage que les bénéfices de l’exploitation auraient été reversés en grande partie à la SCIC, garantissant ainsi le financement de travaux réguliers. Pour la municipalité en place et ses successeurs, l’investissement aussi bien financier qu’en tant que personnes restait léger tout en satisfaisant la demande d’un minimum de contrôle des élus.

 « Pas de réel pouvoir, trop lourd à gérer, pas fiable » ont tranché les élus de la majorité, sans chercher à creuser plus avant la proposition alors que de plus en plus de communes ont recours à ce type de partenariat pour accompagner leur politique locale. Mais surtout, leur manque de confiance dans les engagements pour le futur de l’association les ont aveuglés. Le peu d’entretien des installations durant les quarante dernières années et les mauvaises communications entre les directions du VVF et la mairie les ont convaincus que l’avenir ne serait pas rose. Ils ont oublié d’intégrer un élément dans leur analyse : si VVF a négligé l’entretien et la communication avec la commune, c’est que rien dans le contrat les liant à la commune ne les y obligeait. Dans un rapport publié le 23 janvier dernier, la chambre régionale des comptes s’en est d’ailleurs étonné. La responsabilité des erreurs du passé est donc partagée, erreurs qui ne permettent donc pas de présager de l’avenir. Seuls les contrats assortis d’un contrôle de leur exécution apportent les garanties pour le futur de ne pas tomber dans les travers du passé. C’était le fondement de la proposition de VVF, balayée d’un revers de main par la majorité. 

Et maintenant, le contrat de location

La gestion est donc confiée à Joker par un vote majoritaire. Reste à établir le contrat de location liant le nouveau gestionnaire à la commune pour la durée du bail longue durée. Il devra fixer les devoirs de transparence du locataire vis-à-vis de la commune et de respect des engagements pris, notamment dans l’objectif de maintien d’un tourisme familial. Quels moyens le maire va-t-il se donner pour éviter de revenir à la situation antérieure de laisser-aller tant décriée par lui-même ? Quels moyens se donnera-t-il pour que les engagements financiers de Joker soient tenus? Les élus qui ont voté en faveur de l’entrepreneur lorientais ce lundi 2 février ont signé un chèque en blanc puisque personne à ce jour ne connaît le contenu du contrat. Autant dire qu’il nous faudra être vigilants. C’est pourquoi nous demandons que le contrat de location soit soumis au vote du conseil, précédé d’un débat.

Qui va reprendre la gestion du VVF ? Réponse lundi 30 janvier 2023

L’heure approche où la décision concernant le repreneur du bail lié au site du VVF va être prise. En effet, un conseil municipal presque entièrement consacré à ce sujet a été convoqué pour le 30 janvier prochain. Bien que nous connaissions le détail des options qui vont être proposées au vote du conseil,  puisque nous avons participé aux débats de la commission chargée d’instruire le dossier, le système d’appel à projets nous interdit d’en faire état avant le choix final sous peine de fausser la procédure. Dommage, la population mériterait de participer d’un peu plus près au choix, tant il en va de l’avenir de la nature du tourisme sur l’île de Groix. Néanmoins, pour ceux qui se sentent concernés, reste la possibilité d’assister au Conseil du 30 janvier à 17 heures à la salle des Fêtes. Nous leur promettons un débat animé. Nous les invitons donc à venir nombreux ce soir-là.

Les conditions de l’information étant posées, nous pouvons tout de même faire le point sur les enjeux du choix.

Quels sont les enjeux ?

L’appel à manifestation d’intérêt rendu public en mai dernier est précis sur l’objectif du projet: « L’objectif, conformément à la volonté de l’équipe municipale, est de rendre l’équipement plus attractif, plus dynamique tout en conservant sa vocation tournée vers un tourisme familial et social. » Mieux encore, unanime, l’équipe municipale a réaffirmé sa volonté de rester propriétaire du terrain, le but étant non seulement de préserver le patrimoine de la commune (surtout quand il a la valeur du site du VVF), mais aussi de garder un minimum de contrôle sur l’évolution du projet. En cela, le nouveau projet renoue avec l’esprit des fondateurs du site, principe rappelé par la CRC (Chambre régionale des comptes) qui – dans son rapport sur la gestion de la commune de Groix – s’est penchée sur la situation du VVF. Pourtant, le rapporteur écrit : «Le VVF, un équipement phare dans un site exceptionnel dont la vocation sociale a été perdue de vue. » Ce qui en clair signifie que l’objectif initial a été oublié… sans que personne, et en particulier la mairie, ne s’en soucie. Un diagnostic que confirme un autre rapport de la CRC paru le 23 janvier 2023,  consacré aux îles bretonnes. On peut y lire : « À Groix, la gestion de plusieurs équipements importants de la commune devrait être améliorée, le positionnement et l’avenir de certains restant en attente de définition.  (…)  Un exemple, le « village vacances familles » (VVF) de l’île, géré par l’association éponyme est resté plusieurs années en attente d’une décision quant à son devenir, le bail commercial étant régulièrement prorogé. La commune, qui n’a pas anticipé les nécessaires travaux de remise en état, a conclu différents avenants, sans qu’un projet n’émerge clairement avant 2022. Le suivi de ce dossier est depuis longtemps lacunaire, tant du point de vue administratif que financier, avec notamment un loyer assez faible perçu par la commune. » 

Trente ans, ça fait un sacré bail

Quel est le sens de ces diagnostics ? Tout simplement que les trente années du bail précédent sont bien longues, que quatre équipes municipales se sont succédé, et qu’à force, en l’absence d’un cadre juridique fort, les bonnes intentions finissent par s’oublier. 

Voilà donc le premier enjeu de ce nouveau bail : garantir la pérennité des objectifs de départ concernant les caractéristiques du tourisme, souhaité comme restant familial et social. La municipalité doit pouvoir exercer un contrôle sur l’évolution du projet, ce que suggère en creux la Chambre régionale des comptes.

Un tourisme durable

Le deuxième enjeu concerne les liens avec le territoire. Voulons-nous un hôtel-club haut de gamme, sorte de club Med fermé sur lui-même, disposant d’une plage merveilleuse au pied de son site, et de tous les services à domicile nécessaires aux vacanciers (restaurant, location de vélos, animations, spectacles, etc.) ? Ce qui aurait comme conséquence l’isolement du village de vacances du reste de l’île, de sa population et de son économie ? Ou au contraire voulons-nous « un tourisme durable », capable d’irriguer l’économie locale, respectueux de l’environnement, pourvoyeur d’emplois durables ? Notre préférence va à la deuxième hypothèse.

Enfin, le troisième enjeu concerne les retombées financières directes pour la commune. Dans son rapport de mai dernier, la CRC note que depuis l’ouverture du site en 1975, le loyer versé est calculé « à hauteur des emprunts contractés par la commune (2 millions d’euros) soit 23 371 euros/an,  sans compter la prise en compte d’un emprunt à venir pour couvrir les travaux de rénovation ». Problème : plus le montant de l’emprunt restant à rembourser devient faible, plus le loyer diminue, jusqu’à être égal à zéro à partir de 2018. Il a fallu attendre deux ans pour qu’une nouvelle prolongation du bail permette de rétablir un loyer. La CRC note : « La commune n’a pas anticipé les conséquences du rattachement direct de la redevance aux remboursements des emprunts.. Ainsi la commune n’a pas financièrement tiré profit de son investissement, si ce n’est éventuellement au travers des retombées économiques sur l’île, comme si elle l’avait loué à n’importe quel autre partenaire, le dispositif ayant surtout profité à l’association gestionnaire. »

Dès lors le futur contrat sera particulièrement délicat à rédiger puisqu’il lui faudra anticiper les évolutions pour les trente années à venir. Le recours à des avocats spécialisés s’annonce nécessaire pour ne pas retomber dans les erreurs du passé et garantir à la commune un droit de regard sur la gestion commerciale du site

Voilà donc ce qui va déterminer le choix du conseil. Les arguments sont prêts, pas sûr que majorité et opposition soient sur la même longueur d’ondes.

A Groix aussi, on manifeste pour la retraite

Deux cents personnes dans les rues de Groix jeudi matin sous une pluie battante : s’il fallait un signe de la profondeur de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites lancée par Elisabeth Borne, c’est bien cette manifestation appelée à Groix par les organisations syndicales. Ça n’est pas tout à fait une première sur l’île, mais c’est un événement. Salariés, retraités et artisans, des jeunes et des moins jeunes ont défilé côte à côte dans les rues du Bourg. Quand la contestation se lève à Groix, ceux qui la portent savent se faire entendre. 

Mobilisation en faveur des retraites

À l’appel de nombreuses organisations syndicales, le 19 janvier a lieu une journée nationale de mobilisation concernant le projet de réforme des retraites.

 Sur Groix,

  • qui vient de se placer 12e ville du département au triste palmarès du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté,
  • dont plus de la moitié de la population est âgée de 60 ans et plus (source INSEE)
  • et dont le taux de chômage grimpe depuis 2008, frappant de façon particulièrement dure les 15-24 ans (environ 33 % à comparer à la moyenne tous âges confondus aux alentours de 19 % au recensement de 2019),

la question du maintien d’un niveau de retraite suffisant qui permette à chacune et à chacun de vivre décemment jusqu’à la fin est plus que jamais d’actualité.

Les personnes désirant manifester leur désaccord avec le projet actuel de réforme des retraites se retrouveront à 11 h aux halles du Bourg.

Comment s’organisent les dix médecins présents à Groix

En l’espace de quelques mois de fin 2021 à la mi-2022, Groix est passée d’une situation de pénurie de médecins angoissante à une gestion exemplaire des besoins de santé. Tous les acteurs locaux et régionaux se sont attelés à ce que Groix ne devienne pas un désert médical. Grâce à leur action déterminée soutenue par la population, Groix dispose aujourd’hui d’une structure médicale que bien des territoires français pourraient nous envier. L’édifice est encore fragile, mais la volonté d’aboutir de tous les acteurs du secteur est manifeste. D’autant qu’elle s’appuie sur des liens développés depuis longtemps avec l’hôpital de Lorient et une organisation locale des professionnels de santé efficace.

Lors de de ses vœux, le 15 janvier 2023, le Maire s’est félicité de l’issue favorable de la crise de la fin 2021. C’est l’occasion pour l’Avenir de Groix de revenir sur la réunion publique du 22 décembre dernier où a été dressé un premier bilan de la nouvelle organisation. Elle était organisée par l’APSIB (Association pour la permanence en santé et du maintien à domicile dans les îles bretonnes) basée à Lorient. Elle a en outre permis de comprendre le rôle de chacun dans la mise en place de la nouvelle organisation. 

Le projet médical a été largement développé par le Dr Laurent Combes (médecin urgentiste), qui l’a initié à la suite à ses échanges avec le Dr Hélène Scepanski (qui est aujourd’hui à 100 % sur Groix). Outre son action déterminante, il a été rappelé l’engagement sans faille des professionnels de santé de l’île de Groix sans qui le projet n’aurait pu aboutir. 

Le centre de santé est géré par Vyv (ex-Mutualité) et regroupe un pôle de dix médecins (certains à quart de temps, d’autres à 60% de leur temps) ce qui permet une présence de trois médecins en permanence du lundi au samedi 14 heures. Un coordinateur, Nicolas Riguidel, assure le bon fonctionnement du tout.

Aujourd’hui, le centre fonctionne 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans une prise en charge médicale globale du territoire de Groix, tenant compte de la spécificité insulaire :  les consultations au cabinet, le suivi des patients chroniques et des résidents de l’Ehpad (47 personnes), les visites à domicile (un quart de la population groisillonne ne possède pas de moyens de locomotion), les urgences et les évacuations sanitaires. Il comprend donc un coordinateur, une dizaine de médecins salariés et deux secrétaires.

Le fonctionnement du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00 est de trois médecins en journée et d’un médecin d’astreinte après 17h00. Un créneau horaire de 17h00 à 19h00 est réservé pour des soins de pathologies aiguës. Les consultations sont assurées au cabinet le samedi matin et en astreinte du samedi après-midi au lundi matin. Un médecin supplémentaire est recruté pour juillet-août. Cette possibilité n’est pas applicable pour les autres périodes de vacances scolaires en raison des horaires de liaisons maritimes l’hiver. Le centre de santé échange régulièrement avec le transporteur sur les questions du transport sanitaire.

Les consultations des résidents de l’Ehpad ont lieu tous les mardis matin.

Deux projets visant à pallier l’insularité ont été soutenus par l’ARS (Agence régionale de santé) et devraient être opérationnels début 2023 :

– une biologie délocalisée grâce à deux automates permettant d’effectuer des analyses dans les cas d’urgence qui affinent le diagnostic. L’hôpital en validera les résultats ;

– un appareil de radiologie légère évitant l’évacuation des traumatologies légères ou permettant, a contrario, de décider d’une évacuation pour un trauma qui n’était pas évident à l’auscultation.

Les projets visent aussi à l’éducation populaire sur les arrêts cardiaques qui ont nécessité une centaine d’évacuations en sept mois.

Le Dr Combes pointe que 50 % des visites à domicile demandées ne sont en réalité pas nécessaires. Outre le temps consacré, supérieur aux visites au cabinet, elles mobilisent des médecins qui sont de fait moins disponibles pour les urgences et se font dans des conditions médicales moins optimales.  

Il est possible d’avoir un médecin traitant au cabinet (le Dr Combes en encourage même la pratique), mais le partage des dossiers permet à n’importe quel médecin du centre  de traiter les urgences, d’effectuer un renouvellement d’ordonnance ou encore d’adresser un patient chez un spécialiste.

Les résultats d’analyses du laboratoire Biolor situé à Lorient sont accessibles aux médecins, mais la question des verrous de sécurité informatiques destinés à garantir la confidentialité ne permet pas encore la lecture des consultations à l’hôpital.

Les échanges entre le cabinet médical et la Compagnie Océane en cours portent sur le transport en ambulance (à ce jour la demande d’exemption pour les personnes allongées n’a pas avancé, au contraire de Belle-Ile qui l’a obtenue). Le transport en taxi VSL devrait être facilité par l’acquisition d’un véhicule plus petit.

Les questions du public ont porté sur :

– l’accès obligatoire et incontournable au 15 à Vannes pour les appels en urgence après 19H00. Il se fait en deux temps. Une ou un auxiliaire médicale questionne sur les symptômes et peut à tout moment déclencher un appel au médecin de garde, au SMUR et aux pompiers. Selon le degré d’urgence, le médecin de garde ouvrira la maison médicale ou se rendra sur place.

– l’absence de confidentialité des échanges entre patients et assistantes à l’accueil du cabinet médical, question à laquelle l’équipe médicale avec le coordinateur réfléchissent, conscients du problème posé. 

– l’impossibilité du retour sur Groix des patients sortant en soirée des urgences de l’hôpital. Plusieurs solutions pourraient être envisagées, de la liste des hôtels de Lorient, disponible en mairie, à un foyer d’accueil dépendant de l’hôpital.

– les coupures d’électricité possibles cet hiver et leurs conséquences pour les personnes sous oxygène. Elles ne devraient pas dépasser deux heures, ce qui permet l’utilisation habituelle des batteries.

Monsieur le maire annonce qu’à la suite d’une réunion avec la Région sur la question des transports lundi dernier, un projet de voiturettes électriques à disposition à la gare maritime de Lorient devrait être étudié.

Parmi les projets mis en place ou étudiés, le Dr Combes cite l’accueil de jour tous les mardis pour aider les familles soignantes, le repérage de la vulnérabilité et la prévention de la dépendance (projet OMS ICOPE), et l’enquête CAPAS sur l’isolement.

Pour conclure, Frédéric Delange, pharmacien à Groix et pilier de l’Apsig, (Association des professionnels de santé de l’île de Groix) a annoncé la mise en chantier d’un projet de comité des usagers adossé à l’Apsig. Bien évidemment l’Avenir de Groix souhaitera en être partie prenante, tant la pérennité de la nouvelle organisation passera par le renforcement des liens entre la population et ses médecins.

Les citoyens font irruption au Conseil municipal.

NON, le Conseil municipal du 19 décembre dernier n’a pas été consacré aux économies d’énergie ainsi qu’a cru l’entendre la presse locale. Que nous puissions en rendre compte donne toute son importance au site internet L’Avenir de Groix nous permettant de faire entendre une autre voix. Si ce thème important a été évoqué, bien d’autres sujets ont été abordés comme l’atteste l’ordre du jour proposé. En réalité, ce jour-là, l’essentiel concernait des questions strictement budgétaires- des ajustements comptables – n’appelant pas de grands débats.

Pour être tout à fait justes, il nous faut préciser qu’à l’occasion du point concernant une anticipation des dépenses d’investissement de 2023, nous, élus d’opposition, avons fait remarquer que comptenu de la forte inflation et du coût exorbitant des matériaux, il nous paraissait opportun de remettre en cause certains projets, notamment celui de la rénovation de la maison des Douanes, estimé à plus de 800.000 euros. En revanche, avons-nous précisé, certains doivent être privilégiés comme celui de l’installation de la Modern Strouilh dans de nouveaux locaux, projet essentiel pour l’économie locale et la vie sociale. Faire des économies budgétaires ? A cette occasion le maire a évoqué le séminaire du Conseil qui s’est tenu le 12 décembre dernier consacré aux tarifs communaux dans les années à venir, fortement impactés par l’inflation et le coût de l’énergie. Une initiative bienvenue qui a sans doute donné l’impression que l’énergie devenait enfin le centre des préoccupations municipales.

Était-ce le moment le plus fort du Conseil ? A nos yeux, non. En revanche, l’événement qui a marqué les esprits est l’irruption dans les débats des citoyens ayant pour conséquence… la colère du maire qui une fois encore a montré sa faible capacité à accepter le débat contradictoire. A deux occasions, des habitants ont pris la parole, soit en l’imposant, soit en tenant la dragée haute au premier magistrat. 

Une manif’ pour accueillir les élus

Une manifestation bon enfant attendait les élus à l’entrée de la salle des fêtes, accompagnée d’une banderole « Non à la fermeture du dépôt de déchets verts à Locmaria ». En cause, la décision municipale de fermeture du dépôt situé à Pocado, permettant depuis 20 ans aux jardiniers de Locmaria de déposer le contenu de leurs brouettes, leur évitant la contrainte d’un déplacement à la déchetterie. Pourquoi une telle décision ? « Parce que le lieu s’est transformé en décharge sauvage où s’entassent vieux frigos et lavabos ébréchés » a justifié le maire, photos à l’appui, très remonté contre ses administrés. « Jamais contents et toujours prêts à me reprocher de ne pas les écouter » leur a-t-il lancé en guise d’accueil. « Nous condamnons évidemment les incivilités, a répliqué Josyane Guyot, porte-parole des habitants en colère, à qui nous avons exprimé tout notre soutien. Mais vous ne pouvez pas décréter une punition collective pour l’indiscipline de quelques mauvais élèves. Ce que nous vous reprochons, c’est d’avoir pris votre décision sans concertation alors que nous avons plein de solutions alternatives à vous proposer. » Le ton est monté, puis les esprits se sont calmés, et, après y avoir longtemps rechigné, le maire a demandé à son premier adjoint d’organiser une réunion avec les jardiniers en colère. Quant à nous, élus d’opposition, nous avons protesté contre l’absence de concertation concernant la gestion des déchets, notamment pour les professionnels. Elle engendre une situation ubuesque où les dépôts en déchetterie seront facturés dès le mois de mars 2023 sans qu’aucun tarif ne soit connu à ce jour. Pis, aucun moyen sérieux d’évaluation des volumes n’est prévu “du pifomètre » avons-nous conclu.ddddd

La Modern Strouilh à bout de patience dans des locaux insalubres

Le Conseil a repris son court ronronnant, jusqu’aux questions diverses de l’opposition. Nous avions  inscrit un sujet brûlant, l’avancée des travaux de la nouvelle Modern Strouilh, rendu plus urgent encore du fait des conditions particulièrement insalubres dans lesquelles les bénévoles de l’association exercent leur activité. Les animateurs s’impatientent, lassés d’être bercés depuis plusieurs années de promesses par la municipalité. « Pouvez-vous nous donner enfin des engagements précis sur les financements du projet et son calendrier ?», a demandé Evelyne de Chateaubourg, membre très active du conseil d’administration de l’association et présente dans le public, faisant part d’un sentiment que la mairie traînait les pieds. « Si vous trouvez que les choses ne vont pas assez vite vous n’avez qu’à vous faire élire maire et prendre ma place » a répondu sèchement Dominique Yvon, sans manifester d’empathie à l’égard de citoyens qui donnent beaucoup de leur temps et de leur énergie pour porter un projet dont l’intérêt social est plus qu’évident. Une fois encore, le ton est monté. On a même entendu le maire menacer de quitter les lieux sans se joindre au pot d’après conseil. Puis la tension est redescendue avec le rappel que les subventions se faisaient attendre, et la promesse que tout irait mieux en 2023. Pas très rassurant pour ceux qui passent leur jeudi et leur dimanche au fort du Gripp insalubre, humide et aux quatre vents ! Mais au moins les problèmes sont mis sur la place publique. 

Convocation au conseil municipal du 19 décembre 2022

Mesdames et Messieurs membres du Conseil municipal

Je vous prie de bien vouloir participer à la prochaine séance du Conseil municipal, qui se tiendra le : lundi 19 décembre à 17 heures à la salle des Fêtes

Ordre du jour :

1. Approbation du PV du conseil municipal du 27 septembre 2022 ;

2. Autorisation d’exécuter les dépenses d’investissement 2023 avant le vote du budget primitif 2023 ;

3. Décision modificative ;

4. Forfait communal ;

5. Ratios promus-promouvables ;

6. Tableau des emplois ;

7. Révision des loyers BSH ;

8. ACTEE ;

9. Application de la nomenclature budgétaire et comptable M57 au 1er janvier 2023 et dispositions diverses ;

10. CIDFF ;

11. Pacte de gouvernance ;

12. Plans de financement ;

13. Consignation/déconsignation indemnités ;

14. Tarifs 2023 : port ;

15. Questions diverses.

Comptant sur votre présence, je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs les membres du Conseil municipal, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Le Maire,

Dominique YVON

Mairie – Place Joseph Yvon

56590 ILE DE GROIX

Tél. 02 97 86 80 15 – Fax 02 97 86 59 97

Pistes cyclables à Groix: une occasion ratée

Précisions des élus de l’Avenir de Groix

Le texte qui suit est signé de François Baron. Comme toutes les tribunes que nous publions sur notre site, il n’engage que son auteur, notamment en ce qui concerne les chiffres avancés.

Néanmoins, ce texte appelle quelques commentaires de notre part. L’auteur écrit : « Ce choix des élus soulève donc de nombreuses questions et illustre un mode de fonctionnement en décalage avec l’évolution de la société ». Nous tenons à rappeler que lorsque, il y a un peu plus d’un an, en avril 2021, le maire a annoncé en conseil la mise en chantier du projet, nous avons proposé d’étendre les aménagements cyclables aux chemins qui le permettaient. Et ce alors qu’il venait de nous annoncer avoir obtenu une enveloppe de 500.000 euros supplémentaire, résultats d’un prix décerné à la commune de Groix pour « l’exemplarité de son projet cyclable » nous a-t-il dit. La réponse à notre proposition a été très évasive, et… sans suite. Nous nous sommes donc abstenus lors du vote du budget correspondant, justifiant notre vote par le manque d’ambition notamment sur le sujet des pistes cyclables.

Bref, ce choix n’est donc pas celui de tous les élus, mais celui de la majorité. 

Pistes cyclables à Groix, une occasion ratée

Les mobilités douces et actives (vélos, marche… ) sont à l’heure actuelle très prisées et c’est une bonne chose. 

Une bonne chose pour la planète ; moins de rejet de gaz carbonique

Une bonne chose pour la santé publique ; moins de pollution, de bruit et plus d’activité physique pour les pratiquants. 

C’est aussi moins de nuisance pour la faune et la flore (les rejets de CO2 et autres polluants affectent hélas l’ensemble du vivant).

C’est enfin un moyen de re-créer du lien avec la nature, avec son environnement et de soigner son pouvoir d’achat. 

 Loin d’un effet de mode, ces pratiques s’inscrivent dans un processus de transition qu’il est urgent de soutenir, d’encourager, voire de susciter. 

 Elles doivent donc s’appuyer parallèlement sur l’engagement personnel des usagers, sur l’adaptation des infrastructures collectives et sur un choix d’équipements techniques plus larges (assistance électrique, vélo cargo…).

Toutes ces conditions sont à l’heure actuelle facilement mobilisables.

Quant est-il à Groix ? 

 En réponse à un problème ponctuel et récurrent (une sur-fréquentation temporaire du réseau routier), la municipalité de Groix à engagée un gros chantier afin de réaliser des aménagements spécifiques et des nouvelles pistes, cyclables et piétonnes pour rejoindre les principales plages.

Au total, trois tronçons sont concernés pour environ 300.000 € du km. L’objectif prioritaire affiché est : « privilégier les déplacements doux, l’été et en direction des plages ».

Les habitants et les scolaires ne sont donc pas concernés !

La très forte augmentation de la circulation (et pas que des vélos !) durant la saison pose effectivement des problèmes ; de sécurité bien évidemment mais aussi de tension, d’exaspération entre les différents usagers de la chaussée. 

Ce choix des élus soulève donc de nombreuses questions et illustre un mode de fonctionnement en décalage avec l’évolution de la société :

Voilà un projet conçu et réalisé en très petit comité, sans aucune concertation préalable avec les habitants et présenté au public trois mois avant le démarrage des travaux … sans que celui-ci ne puisse y donner un avis constructif. 

 En faisant l’impasse sur une réflexion plus globale, sur la mobilité, sur les déplacements, sur le partage de la chaussée, on se prive d’une réelle ambition politique au risque là encore de produire beaucoup d’insatisfaction. 

 On peut juste rappeler que la réfection de l’ensemble du réseau routier vient à peine de se terminer et que là encore, tout s’est décidé de façon très confidentielle 

Une occasion ratée donc d’ouvrir un véritable espace de dialogue et de concertation entre élus et citoyens. D’y associer des acteurs extérieurs (élus, experts, associations…) déjà engagés sur ces questions de mobilité, et d’amorcer enfin sur l’île un processus vertueux de transition. 

 La mobilité est un des postes majeurs sur lequel on doit agir pour réussir la transition écologique et respecter les engagements sur la réduction des gaz à effet de serre. 

 Une des clés de réussite de cette transition, c’est l’adhésion, l’implication et le soutient des citoyens aux politiques et aux actions allant dans ce sens. Etant entendu que les simples éco-gestes individuels ne sont pas suffisants. 

La participation du plus grand nombre devient donc un véritable enjeu d’efficacité des politiques locales de transition. 

Les crises écologiques et démographiques actuelles nous obligent, à tous les niveaux, à changer bien des habitudes, à sortir de nos zones de confort et à envisager de nouvelles façons d’être et de faire.

L’avenir de la planète et les jeunes générations nous obligent aussi à agir concrètement et à rompre avec notre « ancien monde » qui hélas, n’a pas su prendre soin du vivant.

François Baron

Samedi 12 novembre, rencontrez les élus départementaux

Samedi 12 novembre, les élus départementaux Rozenn Métayer et Damien Girard et leur suppléante Marie-José Mallet viendront à Groix pour rencontrer les habitants. Au programme, visite au marché de 9 heures à 11 heures, réunion ouverte à la salle des Fêtes ensuite avec le Fifig puis repas chez Fanche. N’hésitez pas à venir leur faire part de vos idées, informations et doléances.

Les promesses de la Compagnie Océane

A lire le communiqué de presse de la Région Bretagne annonçant la désignation du nouveau délégataire des liaisons maritimes du Morbihan et du Finistère, sur le papier, tout semble aller bien puisque tout en maintenant le niveau de service actuel, ce qui change correspond à des améliorations. En effet, on ne peut que se féliciter de l’engagement de Tansdev-Compagnie Océane à mettre en place un tarif réduit pour les 18-25 ans, du maintien d’un tarif réduit pour les professionnels de santé, de la création d’un tarif solidaire réduit de 70%, et de l’amélioration de l’accueil des PMR (personne à mobilité réduite).

Quant à l’engagement d’une « refonte de la tarification du transport des marchandises pour une optimisation du chargement des navires » entre Lorient et Groix ainsi que l’annonce le communiqué de presse, il est suffisamment flou pour que chacun y voit des réponses à ses attentes. Dès lors une évidence s’impose : pour dissiper le flou, il faudra impérativement organiser une concertation avec les professionnels concernés ainsi qu’avec le personnel. 

Dans son communiqué de presse, la Région se prévaut d’avoir pris l’avis du public à travers différents questionnaires lors de la préparation du nouveau cahier des charges. Ceux qui l’ont rempli se souviennent sans doute de la teneur de ces questionnaires qui avaient plus à voir avec la recherche du degré de satisfaction d’un consommateur que de supports à une véritable concertation. La Région s’est contentée en réalité de prendre le pouls des usagers sans chercher à établir avec eux un diagnostic précis pour y proposer un traitement efficace ni sans lui dire à quel rythme battait son pouls. 

Bref, dans le cadre de l’amélioration du service public, puisque que Transdev s’est engagé à mettre à plat les tarifs de transport des marchandises dont l’impact sur l’économie de Groix sont si important, il faudra asseoir tous les acteurs autour d’une table et négocier, autrement dit mettre le service public au service du public. Aux vues des expériences passées , Transdev devra accomplir une révolution culturelle. Souhaitons que la Région sera attentive au respect des engagements pour qu’ils n’aient pas été pris dans l’unique but de remporter le marché.