D’inaction en réactions, la rétraction des droits continue, la liberté d’aller, la liberté de commercer. Ainsi de décret en décret, d’ajustements en injustices, de mirages en cauchemars, de vessies en lanternes et, pour finir, de Charybde en Scylla, Ubu Roi mène la barque tel Charon, le nocher des enfers, répétant inlassablement son antienne mortifère.
Vous êtes dans la barque avec moi
Et tout ira bien car Je suis là.
Dormez bonnes gens !
Ne jetez pas de regards concupiscents
Sur les livres, les jeux, les vêtements.
Dormez, bonnes gens !
Avec les deux oboles en guise d’œillères,
Pesant sur vos paupières,
Vous ne risquez rien,
Vous êtes en de bonnes mains.
Dormez bonnes gens !
Inutile de regarder ailleurs,
Le bonheur est un leurre,
Ne laissez pas vos yeux s’ouvrir,
Sentez-vous vos paupières s’alourdir ?
Dormez bonne gens !
Mais… quelle est cette odeur putride ?
Vite à vos masques livides !
Mais surtout…
Dormez bonnes gens !